Ce qu’André Malraux a dit de l’appel du 18-JUIN
L’analyse de l’écrivain, résistant et compagnon de la Libération, André Malraux sur le sens à donner à l’appel du 18-Juin relève d’une réflexion authentique. « II y a le 18 juin à sa date, et le symbole qu’il est devenu pour et par la continuité d’une action. A sa date : il ne s’agit pas d’un discours mais d’un appel. C’est comme cela que l’appel fut d’abord interprété et rapporté : un général français, dont on n’a pas très bien compris le nom, mais dont on a vaguement retenu qu’il a été membre du gouvernement, a invité, à la radio anglaise, tous ceux qui voulaient encore se battre à se joindre à lui.
Pourtant, je ne crois pas que son action soit là. L’appel apporte une affirmation, presque une révélation, qui légitime ce qu’espèrent et n ‘osent espérer presque tous les Français, même ceux qui sont alors fidèles à Pétain : « La France n’est pas morte. « L’essentiel est là. Ainsi de Gaulle révèle-t-il ce que beaucoup, à la fois, espèrent et n’osent espérer. Il s’agit moins de former un corps de bataille que de témoigner, moins de prophétiser la victoire finale que d’affirmer une réalité présente. « La France n’est pas morte. » Une idée toute simple, perceptible pour tous. Le 18 juin, il s’agit de rendre confiance. Il répète trois fois : « La France n ‘est pas seule. ». Il prophétise (il ne cessera de prophétiser) là victoire, mais ce qu’il veut, dès le 18 juin, c’est d’abord délivrer la France de son propre abandon. « Idée importante, fondamentale. »