16 décembre 1944 : Hitler tente l’opération de la dernière chance dans les Ardennes
Le 16 décembre 1944 à 5 h 30, le front des Ardennes s’embrase brusquement. Toute l’artillerie allemande ouvre le feu et les villages comme les nœuds de communication sont pilonnés. Le général Omar Bradley, commandant du XIIe Groupe d’armées qui s’est absenté de Belgique pour s’entretenir à Versailles avec le général Dwight Eisenhower, commandant en chef des forces alliées à l’ouest, est informé par un colonel du 2e bureau qu’on enregistre alors : » de légères pénétrations ennemies dans le secteur des Ardennes qui est tenu par le 8e corps du général Troy Middleton ».
Eisenhower est alors convaincu que c’est dans les Ardennes qu’Hitler va conduire l’opération de la dernière chance. L’ennemi se heurte d’entrée au 8e corps et à l’aile droite du 5e corps. Le 8e couvre le front de Malmédy jusqu’à Luxembourg tandis que le 5e du général Gerow est en position de Malmédy à Aix-la-Chapelle, ville défendue par le 7e corps du général Collins. Il y a cinq axes par lesquels l’ennemi essaye de percer mais c’est à Losheim que la situation paraît la plus préoccupante. Au commandement de son Kampfgruppe, le colonel Joachim Peiper rompt effectivement le front US à Losheim. A 19 h 30, le 16 décembre, il a dépassé avec ses blindés le village ardennais mais est gêné dans sa progression par des convois allemands trop lents. Comme il a reçu carte blanche du Führer pour foncer jusqu’à la Meuse, il ne se prive pas de donner le maximum de lui même.
Il bouscule un convoi hippomobile d’artillerie qu’il fait verser au fossé pour qu’on laisse la place à ses blindés, des char Tigre et des Jagdpanther. Peiper prend la direction de Lanzerath. Il n’a pas vraiment le choix puisqu’au nord les ponts ont sauté. Il file vers le sud-ouest. Son groupe de reconnaissance l’avertit que la route est coupée par un champ de mines. Logiquement il doit attendre le génie pour qu’un franchissement lui soit tracé mais il passe outre. Il engage ses chars dans le champ de mines en perd cinq mais le chemin est ouvert et une voie de progression est sécurisée. Tous les autres blindés passent sans encombre si bien que les Allemands vont se trouver au lever du jour du 17 décembre 1944 dans une situation très favorable. Il ne va pas hésiter pour ruser et marquer des points à utiliser deux Sherman que ses hommes ont capturé. Il atteint rapidement Honsfeld.